fille au soleil couchant

sur un concerto de Rachmaninov

dors fille des champs de blé dors
le ruisseau fait tinter l’onde au courbe courant
dors fille endurcie des guérets
d’un flot soudain pleurent ces beaux cils dorés
l’audace brusque d’un geste
la rauque approche de ce gamin
t’ont paru un signal sans nuance
mirages monde heureux
dois tu t’en retirer
gommer l’erreur
fuir les leurres déchirants ?

doux champ de fétuque ondée
caressante qui joue
délire pur du vent barcarole
décor d’étranges chardons
te font sourire à l’écho d’un bonheur impur

dors fille des champs de blé dors
le rire frais te fait perdre ce teint cireux
d’un ton serein qui rassure
nomme ce désir risqué si caressant
soudain ce beau jardin de fleurs
féériques s’incendie longuement
tu salues l’univers songeant à ce
frisson d’un temps soyeux
vaguement étendue
goûtant sans détour
la sourde onde accordée

Voir ce texte en regard des deux thèmes de Rachmaninov.


Ce poème suit la contrainte « harmonique »  déjà expérimentée sur ce site. Il s’agit d’associer à chaque note d’un air musical une lettre imposée à la syllabe correspondante, selon la clé de correspondance suivante:
la: a,h,o,v
si: b,i,p,w
do: c,j,q,x
ré: d,k,r,y
mi: e,l,s,z
fa: f,m,t
sol: g,n,u
Le morceau de musique pris comme source est ici le premier mouvement du concerto pour piano n°3 de Rachmaninov. Il ne s’agit pas d’avoir l’effronterie de mettre des paroles sur une musique aussi belle. Les deux thèmes extraits du concerto sont juste empruntés pour donner naissance à ce poème.
Posté sur la liste Oulipo le 7 juin 2013.

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2 réflexions au sujet de « fille au soleil couchant »

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